samedi 9 mai 2009



Le goût du bonheur : Gabrielle

Marie Laberge

Mot de l'éditeur :
f
Québec 1930, Gabrielle est mariée avec Edward depuis bientôt dix ans. Entre la maison de l'Ile d'Orléans et celle de la Grande Allée, elle mène une vie bien remplie, entourée de ses cinq enfants.
De toute évidence, il s'agit d'un mariage heureux. Mais cette chose qui devrait être si simple fait pourtant froncer bien des sourcils dans l'entourage de Gabrielle. Décidément, le bonheur est suspect en cette époque où notre sainte mère l'Eglise nous dit que nous ne sommes pas sur terre pour être heureux, mais pour accomplir notre devoir.
L'élégante Gabrielle a bien du mal à se soumettre au code strict de la société bien sage et bien pensante. Et si c'était possible de changer le monde autrement que par la prière ?
Dans ce premier volet de la grande trilogie romanesque intitulée "Le goût du bonheur", Marie Laberge brosse une vaste fresque du Québec de l'avant-guerre. Fidèle à sa manière, elle nous fait partager le destin de personnages si vrais qu'ils semblent bondir de la page. Grâce à une écriture qu'on dirait faite pour traduire les mouvements du coeur les plus subtils ou les plus inavouables, elle éclaire de l'intérieur une époque sous la gangue des conventions sociales et de la religion, les passions ne brûlaient pas avec moins de force qu'aujourd'hui.

Née en 1950 au Québec, Marie Laberge est dramaturge, romancière, comédienne, scénariste et metteur en scène. Après des études en journalisme, elle se consacre aux activités théâtrales et entre au Conservatoire d'art dramatique du Québec. Elle joue dans différentes pièces de théâtre à Québec, avant de faire de la mise en scène et d'enseigner l'art dramatique. Auteur d'une vingtaine de pièces et de huit romans - dont Le Goût du bonheur, trilogie parue aux éditions Anne Carrière en 2006 et vendue à plus de 500 000 exemplaires au Québec -, Marie Laberge édifie depuis plus de vingt ans une œuvre qui lui vaut une large audience tant au Québec qu'en Europe.

Mon avis :

De temps en temps, j'aime bien lire des sagas, alors comme cela faisait plusieurs fois que celle-ci me faisait de l'oeil à la bibli, j'ai fini par céder !

Le fait qu'elle se déroule au Québec m'a aussi un petit peu aidé dans mon choix, je n'ai jamais vraiment lu d'auteur québécois (honte sur moi, je ne connais pas encore Tremblay qui paraît-il vaut vraiment le détour !) et la fréquentation des blogs d'Allie, de Karine, de Jules et compagnie me donne envie de découvrir cette littérature !

Je n'ai pas commencé par le plus difficile de la littérature québécoise, mais ce premier volume de la trilogie le goût de bonheur de Marie Laberge m'a bien plu !

Tout d'abord, cela m' a permis de découvrir un peu le Québec et plus particulièrement cette période d'avant-guerre entre remous provoqués par la crise de 29 et tensions internationales. J'ai apprécié de découvrir un autre point de vue sur la guerre et sur la manière dont elle s'est imposée à un pays en dehors de l'Europe et de l'Afrique.

En tant qu'européenne, qui en plus est née bien après cette fameuse guerre, on a pas toujours conscience que de nombreuses familles ont aussi été touchées par le conflit, même à des milliers de kilomètres ! Que des hommes se sont impliqués pour sauver la vieille Europe de la vague fasciste ! Dans cinq minutes, je vais glorifier l'empire britannique....

Nan, quand même pas, mais bon chapeau bas à tous ces hommes contraints ou non d'avoir participé au conflit ! Petite aparté, en tant que française j'ai honte que nous ne versions que des pensions de misère, différentes de celles versées aux "français" à tous ces soldats venus des colonies pour libérer la France !

L'aspect historique dans Gabrielle m'a donc séduit, l'aspect religieux, un peu moins, profondément athée, j'ai beaucoup de mal avec tout ça et certains passages m'ont paru un peu exagéré, mais à priori, c'était la réalité de l'époque. Cela rend parfois Gabrielle un peu niaise, mais bon c'est subjectif !

Côté romance et personnages, c'est bien fait, les femmes sont belles, les hommes aussi, il y a l'amour, heureux et malheureux, la maladie, la méchanceté, la bêtise, la bonté, on mélange, on agite et ça donne un cocktail assez réussi et une dernière phrase qui donne envie de courir emprunté le deuxième tome : Adélaïde !

Dernière petite remarque, les expressions employées, elles sont souvent....québécoises ! Et c'est super agréable !
Une québécoise l'a lu : Karine, et deux toulousaines YueYin et Anjelica ! D'autres peut-être ? Manifestez-vous !

Existe en poche chez Poket.

Le goût du bonheur : Gabrielle.Marie Laberge. Editions Anne Carrière.606p.2003.22,5€

19 commentaires:

amanda a dit…

Il est toujours dans ma PAL, karine me l'an gentiment offert et j'attends les vacances pour le lire.

freude a dit…

@Amanda : C'est en effet une très bonne lecture de vacances !

Choupynette a dit…

Une des blogueuses toulousaines, Anjelica, l'a lu et beaucoup apprécié!

Manu a dit…

Tout comme toi, j'aime lire des sagas de temps en temps (je te conseille si tu ne l'as lu Les gens de Mogador) et j'avais déjà noté celle-ci. Yapluka ;-)

freude a dit…

@Choupynette : Je viens de mettre le lien pour Anjelica ! merci !
@Manu : Je note les gens de Mogador (y avait pas une série ?)! Merci !

Anonyme a dit…

J'aime les sagas canadiennes et celle-ci me tente encore plus après t'avoir lue !

freude a dit…

@ Elle est raiment bien, le premier volume en tout cas ! Allie et toi m'avez donné envie de lire les filles de Caleb, cela ne devrait pas tarder !

Florinette a dit…

Ce sont ces expressions qui me freinent un peu de peur de ne pas trop les comprendre...Sinon il est très tentant ce livre. Bon dimanche Freude !

freude a dit…

@Florinette : oh, on comprend facilement et en plus il y a un petit lexique en fin de volume qui aide bien ! Bon dimanche Florinette !

Aileean a dit…

Je crois que je me laisserai bien tenter, pour l'été par exemple...
J'adore lire les sagas pendant les vacances. Et moi aussi, je n'ai pas souvenir d'avoir lu beaucoup d'auteurs québécois. Donc, je le note.

freude a dit…

@Aileean : tu verras c'est vraiment idéal sur la plage ou dans un transat !

Anjelica a dit…

J'avais beaucoup aimé cette saga surtout le 2ème tome, le 3ème m'a semblé moins attrayant, plus moderne.

J'ai beaucoup aimé 'Adélaïdee.

Comme toi, dans le 1er tome, la présence de la religion m'a fortement agacée mais c'est parce comme toi, je suis profondément athée.

freude a dit…

@Anjelica : c'est vrai que c'est vraiment bizarre ( voire irréel) pour quelqu'un comme moi de se dire que la religion ppouvait (et peut encore) avoir un tel poids. J'ai hâte de lire le deuxième !

Karine :) a dit…

J'ai bien aimé la trilogie, surtout le 2e tome, en fait. Comme toi, Gabrielle m'a parfois énervée (un peu trop sainte) et le côté religieux peut sembler gros... mais c'était quelque chose, dans ces années-là... Monsieur le curé avait de l'influence, du moins, selon ce que ma grand-mère racontait!

freude a dit…

@Karine : C'est dingue, je ne sais pas si c'était à ce point là en France...Sûrement un peu aussi.

Anne a dit…

Un peu comme Florinette...mais avec ce que tu as répondu, je crois je vais quand même noter ces 3 livres....de toute façon au point où j'en suis ;-(

freude a dit…

@Anne : C'est vrai que nos LAL sont tellement étendues qu'il faudrait plusieurs vies pour en venir à bout !

Theoma a dit…

Je viens de terminer Le Faucon de Marie Laberge. Sublime !

freude a dit…

@Théoma : Bienvenue ! Je note le titre que je ne connais pas !